Rapport de l'ASN 2022

rayonnements ionisants en France. Sur le plan méthodologique, comme pour les quatre années précédentes, le bilan IRSN 2021 de l’exposition externe a été exclusivement réalisé à partir des données de la surveillance individuelle de l’exposition externe des travailleurs enregistrées dans la base Siseri. Jusqu’en 2016, les bilans étaient exclusivement élaborés par agrégation des synthèses annuelles demandées aux organismes de dosimétrie. En conséquence, les résultats de 2021 pour l’exposition externe ne sont directement comparables qu’à ceux de 2020, 2019, 2018 et 2017. Afin de pouvoir néanmoins établir des tendances, les résultats des années 2015 et 2016 ont été réévalués avec la nouvelle approche méthodologique (voir tableau 3). Les tableaux 1 et 2 présentent, par domaine d’activité et pour l’année 2021, la répartition des effectifs surveillés, de la dose collective(7) et du nombre de dépassements de la limite annuelle de 20 mSv. Ils témoignent d’une grande disparité de la répartition des doses selon les secteurs. Par exemple, le secteur des activités médicales et vétérinaires, qui regroupe une part importante des effectifs surveillés (60 %), ne représente que 12 % de la dose collective ; à l’inverse, le secteur de l’industrie du nucléaire civil qui ne représente que 22 % des effectifs, comptabilise 55 % de la dose collective et le secteur concerné par une exposition à la radioactivité naturelle qui ne représente que 5,5 % de l’effectif total comptabilise 27 % de la dose collective. Les secteurs de l’industrie non nucléaire et de la recherche représentent respectivement 4,2 % et 2,7 % des effectifs et comptabilisent respectivement 3,3 % et 0,37 % de la dose collective. Le tableau 3 montre que le nombre total de travailleurs suivis par dosimétrie externe à lecture différée a augmenté de 5% entre 2015 et 2021 tous domaines confondus. Dans le même temps, la dose collective a baissé de 20 % sur la même période pour atteindre en 2021 82,71 homme.Sv(8). La dose individuelle moyenne est ainsi passée de de 0,98 mSv en 2015 à 0,85 mSv en 2021. L’augmentation de la dose collective et de la dose individuelle moyenne tous secteurs confondus entre 2020 et 2021 7. Pour mémoire, la dose collective est la somme des doses individuelles reçues par un groupe de personnes donné. 8. Homme.Sv : unité de grandeur de dose collective. 9. Dans la période transitoire juillet 2018 – juin 2023, la valeur limite d’exposition professionnelle pour la dose équivalente au cristallin est de 50 mSv sur 12 mois (avec un plafond à 100 mSv sur 5 ans). À compter de juillet 2023, cette valeur limite d’exposition s’établira à 20 mSv sur 12 mois. (respectivement + 14 % et + 9 %) s’explique principalement par l’augmentation du volume de travaux de maintenance dans le domaine nucléaire du fait de l’amélioration des conditions sanitaires en lien avec la pandémie de Covid-19. Pour les mêmes raisons, la dose individuelle annuelle moyenne, d’une valeur de 0,85 mSv en 2021 est en hausse de 9% par rapport à celle observée en 2020. En 2021, un dépassement de la limite réglementaire de 20 mSv pour la dose efficace corps entier a été enregistré dans le domaine médical (secteur du radiodiagnostic). Ce dépassement (exposition externe de 25,8 mSv sur 12 mois glissants) a été détecté courant 2021 et correspondait au cumul de plusieurs doses de juin 2020 à mai 2021. Il convient toutefois de noter que ce cas a été retenu par défaut, en l’absence de retour du médecin du travail sur les conclusions d’enquête. Un dépassement de la limite réglementaire de la dose équivalente à la peau de 500 mSv a été enregistré dans le domaine du nucléaire civil (dans le secteur des réacteurs de production d’énergie) avec une dose équivalente de 818 mSv. Cette dose équivalente, liée au dépôt d’une particule radioactive sur le corps d’un intervenant, a été estimée de manière très conservative compte tenu de l’impossibilité de connaître avec précision le moment auquel cette particule s’était déposée sur l’intervenant. Concernant la dosimétrie des extrémités (doigts et poignets), le nombre de travailleurs suivis en 2021 est de 28 335 (soit 7 % de l’effectif suivi). Pour la première fois depuis 2013, aucun cas de dépassement de la limite réglementaire de la dose équivalente aux extrémités de 500 mSv n’est recensé en 2021. Pour ce qui concerne la surveillance dosimétrique au cristallin, elle est en progression depuis 2015. Elle a concerné 5 970 travailleurs en 2021. Un travailleur, appartenant au secteur de la médecine nucléaire, a reçu une dose supérieure à 50 mSv en 2021 (138,1 mSv), ce qui, pour la période transitoire juillet 2018 – juin 2023 prévue par la réglementation, constitue un dépassement de la valeur limite d’exposition professionnelle(9). Par ailleurs, quatre travailleurs (radiodiagnostic et radiologie interventionnelle) SOURCES ET VOIES D’EXPOSITION AUX RAYONNEMENTS IONISANTS Inhalation Irradiation externe Contamination cutanée Irradiation externe Contamination interne par inhalation de substances radioactives Contamination cutanée Ingestion Irradiation externe Contamination cutanée et ingestion involontaire Irradiation externe Contamination interne par ingestion de denrées contaminées Contamination cutanée et ingestion involontaire 112 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2022 • 01 • Les activités nucléaires: rayonnements ionisants et risques pour la santé et l’environnement 01

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