Rapport de l'ASN 2022

En matière de protection de l’environnement, le site reste marqué par des fragilités, certains événements mettant en évidence une maîtrise perfectible d’installations spécifiques et des activités relatives aux rejets et à la surveillance de l’en‑ vironnement. La maîtrise du risque de prolifération de microorganismes dans les tours aéroréfrigérantes nécessite toujours des traitements biocides renforcés, qui ont des conséquences sur les rejets aqueux. Enfin, le site a connu une amélioration dans le domaine de la radioprotection en 2022 sur plusieurs thématiques: gestion des sources, accès aux zones contrôlées rouges, maîtrise des tirs radiographiques, nombre d’événements significatifs. Les pôles de compétence en radioprotection ont été mis en place et correctement gréés, même si un travail d’animation et d’ap‑ propriation de la démarche reste à développer. Néanmoins, des défaillances persistent, notamment dans la maîtrise des accès et du balisage des zones orange et de la dispersion de la contamination. Enfin, en matière de sécurité au travail, la conformité des installations électriques est à améliorer. Centrale nucléaire de Chooz La centrale nucléaire de Chooz est exploitée par EDF dans le département des Ardennes, sur le territoire de la commune de Chooz, à 60 km au nord de Charleville‑Mézières. Le site est constitué de la centrale nucléaire des Ardennes, dite «Chooz A», comprenant le réacteur A (INB 163), exploité de 1967 à 1991, dont les opérations de mise à l’arrêt définitif et de démantèlement ont été autorisées par le décret n° 2007‑1395 du 27 septembre 2007, et la centrale nucléaire de Chooz B, comprenant deux réacteurs d’une puissance de 1450MWe chacun (INB 139 et 144), mis en service en 2001. Réacteurs B1 et B2 en exploitation En matière de sûreté nucléaire, dans la mesure où les réac‑ teurs n’ont pas fonctionné en 2022 en raison des opérations de réparation des tuyauteries présentant des fissures de corrosion sous contrainte, l’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Chooz B ne peuvent être comparées à celles des autres centrales nucléaires. L’ASN considère par ailleurs que les performances en matière de radioprotection et d’environnement de la centrale nucléaire de Chooz B rejoignent l’appréciation générale portée sur les centrales nucléaires d’EDF. Dans le domaine de la sûreté nucléaire, même si l’activité réduite découlant de l’arrêt des réacteurs ne permet pas de dégager de tendance par rapport à l’appréciation portée en 2021, l’ASN considère que le niveau de sûreté est resté satis‑ faisant. Elle note néanmoins que la documentation opéra‑ tionnelle et l’organisation du service chargé de la conduite des réacteurs peuvent encore être améliorées pour limiter les sources d’erreur. Une vigilance particulière doit en outre être portée au processus de consignation des matériels, qui a été à l’origine de plusieurs événements significatifs. En matière de maintenance, l’ASN souligne la gestion satisfai‑ sante du volume exceptionnel d’activité engendré par le cumul des opérations de contrôle réalisées au titre des arrêts pour maintenance intervenus sur les deux réacteurs et des activités engendrées par le phénomène de corrosion sous contrainte. En matière de radioprotection, le bilan annuel est satisfaisant pour ce qui concerne le respect des objectifs de dosimétrie collective. Des manques de maîtrise de la propreté radio‑ logique de certains chantiers ont cependant été à l’origine de nombreuses contaminations, notamment vestimentaires, au début des opérations de maintenance programmées sur le réacteur 2. L’ASN a noté la mise en œuvre, par l’exploitant, d’actions correctives immédiates; elle l’invite à maintenir une vigilance particulière sur ce sujet. L’exploitant devra également stimuler la rigueur dans les comportements individuels des intervenants et être attentif à la gestion des tirs radiologiques, qui a montré quelques fragilités. Concernant la protection de l’environnement, l’ASN considère que l’organisation du site est globalement satisfaisante, dans la continuité de l’année précédente. Les contrôles au titre de l’inspection du travail n’ont pas mis en évidence de constats majeurs. Les sujets traités sont pris avec sérieux par l’employeur, avec la volonté de les faire progresser. LE PARC D’INSTALLATIONS ET D’ACTIVITÉS À CONTRÔLER COMPORTE: ཛྷ des installations nucléaires de base : • la centrale nucléaire de Cattenom (4 réacteurs de 1300 MWe), • la centrale nucléaire de Chooz A (1 réacteur de 305 MWe, en démantèlement), • la centrale nucléaire de Chooz B (2 réacteurs de 1450 MWe), • la centrale nucléaire de Fessenheim (2 réacteurs de 900 MWe, à l’arrêt définitif), • la centrale nucléaire de Nogent‑sur‑Seine (2 réacteurs de 1300 MWe), • le centre de stockage de déchets radioactifs de faible et moyenne activité à vie courte (FMA-VC), implanté à Soulaines‑Dhuys dans l’Aube (CSA) ; ཛྷ le projet Cigéo de stockage géologique de déchets radioactifs de haute et moyenne activité à vie longue ; ཛྷ des activités nucléaires de proximité du domaine médical : • 14 services de radiothérapie externe, • 5 services de curiethérapie, • 21 services de médecine nucléaire, • 97 scanners, • 80 établissements mettant en œuvre des pratiques interventionnelles radioguidées, • environ 2 100 établissements de radiologie médicale et dentaire ; ཛྷ des activités nucléaires de proximité du domaine industriel, vétérinaire et de la recherche : • 277 activités industrielles et vétérinaires relevant du régime d’autorisation, • 24 entreprises exerçant une activité de radiographie industrielle, • 47 laboratoires de recherche, principalement implantés dans les universités de la région ; ཛྷ des activités liées au transport de substances radioactives. Chapitre 7 p. 210 Chapitre 8 p. 242 Chapitre 9 p. 272 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2022 59 Le panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection • GRAND EST •

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