Plus globalement, la stratégie de gestion du risque lié au radon est déclinée dans un plan national d’action. Sa mise en œuvre doit permettre d’améliorer l’information du grand public et des acteurs concernés, de progresser dans la connaissance de l’exposition au radon dans l’habitat et son évolution. Le 4e plan national d’action pour la période 2020‑2024 a été publié début 2021. Il s’inscrit dans le cadre du 4e plan national santé environnement qui coordonne désormais tous les plans sectoriels portant sur la santé ou l’environnement, lui‑même porté par la stratégie nationale de santé publique 2018‑2022, dont l’une des actions vise à réduire l’exposition aux pollutions intérieures. Cette action vise explicitement les effets du radon dans l’habitat : « Au‑delà de l’insalubrité, il s’agit de promouvoir les conditions d’un habitat favorable à la santé et de réduire les effets des expositions dans l’habitat (pollution chimique, radon, etc.). » Ce plan s’inscrit dans la continuité des plans précédents (le bilan du 3e plan est disponible sur asn.fr). Il se décline en 13 actions regroupées autour de trois axes : L’axe 1 vise à mettre en place une stratégie d’information et de sensibilisation. L’enjeu sanitaire que représente le radon nécessite de poursuivre les actions de sensibilisation et d’information en direction de l’ensemble des acteurs (collectivités territoriales, employeurs, professionnels du bâtiment, professionnels de santé, enseignants, etc.) et du grand public, tant au niveau national que local, avec la promotion et l’accompagnement des actions territoriales de gestion intégrée du risque lié au radon dans l’habitat. Les fumeurs feront l’objet d’une communication spécifique, car ils constituent la population la plus à risque de développer un cancer du poumon lié à une exposition cumulée au radon et au tabac. La mise en œuvre opérationnelle du système d’information regroupant l’ensemble des résultats de mesures de radon, ainsi que la consolidation et la centralisation des mesures existantes, apparaissent par ailleurs essentielles pour l’information de la population. L’axe 2 vise à poursuivre l’amélioration des connaissances. La publication en 2018 d’une nouvelle cartographie à l’échelle communale, fondée sur trois zones à potentiel radon, a permis la mise en œuvre d’une approche graduée de la gestion du risque radon. Cette cartographie doit toutefois être améliorée de manière à mieux prendre en compte certains facteurs géologiques particuliers pouvant faciliter le transfert du radon vers les bâtiments (zones karstiques en particulier). De plus, le 4e plan radon prévoit d’actualiser à terme la connaissance de l’exposition de la population en France en organisant la collecte des données de mesures réalisées, notamment dans le cadre des opérations locales de sensibilisation organisées par les agences régionales de santé (ARS) et les collectivités territoriales pour couvrir les zones où les données sont insuffisantes. Ces opérations consistent à proposer des kits de dépistage aux habitants d’un territoire donné pour les sensibiliser au risque radon. Enfin l’axe 3 doit permettre de mieux prendre en compte la gestion du risque radon dans les bâtiments. Afin d’accompagner la montée en compétence des adhérents des organisations de professionnels du bâtiment, ces dernières ont récemment développé des formations abordant les méthodes de prévention et de réduction de la concentration et divers supports pour répondre aux besoins. Les différents outils francophones ont été recensés. Pour compléter l’offre, un guide destiné aux professionnels et aux particuliers a été publié en 2023. Il propose des recommandations en matière de prévention dans les constructions neuves et de remédiation dans les bâtiments existants (voir encadré page suivante). Les avancées dans la connaissance de l’efficacité des normes de construction sur la réduction de la concentration en radon dans l’air intérieur seront consolidées. Un système d’indicateurs spécifiques, choisis en fonction de leur pertinence et des données disponibles permettant leur suivi a été mis en place. Leur évolution sur plusieurs années permettra de suivre l’efficacité de la stratégie nationale mise en œuvre dans le cadre du plan national d’action. 3.3 LES DOSES REÇUES PAR LES PATIENTS En France, l’exposition à des fins médicales représente la part la plus importante des expositions artificielles de la population aux rayonnements ionisants. Elle fait l’objet depuis 2002 d’un bilan régulier par l’IRSN. Si l’exposition progresse depuis 30 ans, elle tend à se stabiliser depuis 2012 alors que, dans le même temps, le nombre d’actes a fortement augmenté. La médecine nucléaire, troisième contributeur à la dose efficace collective, est la modalité DIAGRAMME Évolution de la répartition des mesurages initiaux et décennaux par tranche de résultats depuis 2016 3 0 % 20 % 40 % 60 % 80 % 100 % 2022-2023 2021-2022 2020-2021 2019-2020 2018-2019 2017-2018 2016-2017 Résultats ≤ 300 Bq/m3 Résultats > 300 et < 1 000 Bq/m3 Résultats ≥ 1 000 Bq/m3 DIAGRAMME Évolution de la répartition des mesurages après actions correctives et travaux par tranche de résultats depuis 2016 4 0 % 20 % 40 % 60 % 80 % 100 % 2022-2023 2021-2022 2020-2021 2019-2020 2018-2019 2017-2018 2016-2017 Résultats ≤ 300 Bq/m3 Résultats > 300 et < 1 000 Bq/m3 Résultats ≥ 1 000 Bq/m3 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2023 113 • 01 • Les activités nucléaires: rayonnements ionisants et risques pour la santé et l’environnement 01 05 15 08 11 04 14 06 07 13 AN 03 10 02 09 12
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