Le Réseau national de mesure de la radioactivité de l’environnement (RNM) fédère l’ensemble de ces acteurs. Il a pour principal objectif de réunir et de mettre à disposition du public sur un site Internet spécifique (mesure‑radioactivite.fr) l’intégralité des mesures environnementales effectuées dans un cadre réglementaire sur le territoire national. La qualité de ces mesures est assurée par une procédure d’agrément des laboratoires (voir point 4.3). Les orientations du RNM (par exemple, les nouveaux types de mesures à intégrer dans le RNM) sont décidées au sein du comité de pilotage du réseau, qui regroupe des représentants de l’ensemble des parties prenantes au réseau : services ministériels, ARS, représentants des laboratoires des exploitants nucléaires ou associatifs, membres de CLI, IRSN, ASN, etc. Après le lancement du site Internet du RNM en 2009 et une première refonte en 2016, l’ASN et l’IRSN ont engagé en 2022 un travail de modernisation de l’outil afin de mieux répondre aux attentes des internautes, qu’il s’agisse du public ou de visiteurs plus avertis. Dans cet objectif, un groupe de travail pluraliste composé des principaux exploitants nucléaires, de représentants de la société civile, de ministères, de l’IRSN et de l’ASN s’est réuni entre 2022 et 2023 afin de dégager des axes d’amélioration et proposer plusieurs évolutions du site. Certaines sont d’ores et déjà mises en œuvre, telles que l’amélioration de la fonctionnalité de recherche autour des sites. La modernisation du site Internet se poursuivra en 2024 et 2025. Parallèlement, une réflexion s’est engagée visant à redynamiser le fonctionnement du comité de pilotage du réseau et à mieux associer les parties prenantes. Ainsi, la décision CODEP-DEU-2023-053424 du président de l’ASN du 29 novembre 2023 a acté l’élargissement de la composition du comité de pilotage du RNM en nommant notamment des représentants de CLI, de l’Association nationale des comités et commissions locales d’information (Anccli), d’associations de protection de l’environnement et de Dreal, en tant que membres du comité. 4.2.2 L’objet de la surveillance de l’environnement Les exploitants sont responsables de la surveillance de l’environnement autour de leurs installations. Le contenu des programmes de surveillance à mettre en œuvre à ce titre (mesures à réaliser et périodicité) est défini dans la décision n° 2013-DC-0360 de l’ASN du 16 juillet 2013 modifiée ainsi que dans les prescriptions individuelles applicables à chaque installation (arrêtés d’autorisation de rejets ou décisions de l’ASN encadrant les prélèvements d’eau et des rejets), indépendamment des dispositions complémentaires que peuvent prendre les exploitants pour leur propre suivi. Cette surveillance de l’environnement permet : ∙ de contribuer à la connaissance de l’état radiologique et radioécologique de l’environnement de l’installation par la réalisation de mesures relatives aux paramètres et substances réglementés dans les prescriptions, dans les différents compartiments de l’environnement (air, eau, sol), ainsi que dans les biotopes et la chaîne alimentaire (lait, végétaux, etc.) : un état initial, servant de référence, est réalisé avant la création de l’installation ; la surveillance de l’environnement tout au long de la vie de l’installation permet d’en suivre l’évolution ; ∙ de contribuer à vérifier que l’impact de l’installation sur la santé et l’environnement est conforme à l’étude d’impact ; ∙ de détecter le plus précocement possible une élévation anormale de la radioactivité ; ∙ de s’assurer du respect de la réglementation par les exploitants et de l’absence de dysfonctionnement de l’installation, notamment par le contrôle des nappes d’eaux souterraines ; ∙ de contribuer à la transparence et à l’information du public par la transmission des données de surveillance au RNM. 4.2.3 Le contenu de la surveillance Tous les sites nucléaires qui émettent des rejets en France font l’objet d’une surveillance systématique de l’environnement. Ce suivi est proportionné aux risques ou inconvénients que peut présenter l’installation pour l’environnement tels qu’ils sont décrits dans le dossier d’autorisation et notamment l’étude d’impact. La surveillance réglementaire de l’environnement des INB est adaptée à chaque type d’installation selon qu’il s’agit d’un réacteur électronucléaire, d’une usine, d’une installation de recherche, d’un centre de stockage de déchets, etc. Le contenu minimal de cette surveillance est défini par l’arrêté du 7 février 2012 modifié fixant les règles générales relatives aux INB et par la décision du 16 juillet 2013 modifiée précitée. Cette décision impose aux exploitants d’INB de faire effectuer les mesures réglementaires de surveillance de la radioactivité de l’environnement par des laboratoires agréés. En fonction des spécificités locales, la surveillance peut varier d’un site à l’autre. Le tableau 7 (voir page suivante) présente des exemples de surveillance effectuée par l’exploitant d’une centrale électronucléaire et d’une usine du « cycle du combustible ». Lorsque plusieurs installations (INB ou non) sont présentes sur un même site, la surveillance peut être commune à l’ensemble de ces installations, comme cela est par exemple le cas sur les sites de Cadarache et du Tricastin depuis 2006. Ces principes de surveillance sont complétés dans les prescriptions individuelles des installations par des dispositions de surveillance spécifiques aux risques présentés par les procédés industriels qu’elles utilisent. Chaque année, outre la transmission réglementaire des résultats de la surveillance à l’ASN, les exploitants transmettent près de 120000 mesures au RNM. 4.2.4 La surveillance de l’environnement sur le territoire national par l’IRSN La surveillance de l’environnement effectuée par l’IRSN sur l’ensemble du territoire national est réalisée au moyen de réseaux de mesure et de prélèvement consacrés à : ∙ la surveillance de l’air (aérosols, eaux de pluie, activité gamma ambiante) ; ∙ la surveillance des eaux de surface (cours d’eau) et des eaux souterraines (nappes phréatiques) ; ∙ la surveillance de la chaîne alimentaire de l’homme (lait, céréales, poissons, etc.) ; ∙ la surveillance continentale terrestre (stations de référence éloignées de toute installation industrielle). Cette surveillance repose sur : ∙ la surveillance en continu in situ par des systèmes autonomes (réseaux de télésurveillance) permettant la transmission en temps réel des résultats parmi lesquels on trouve : ‒ le réseau Téléray (radioactivité gamma ambiante de l’air) qui s’appuie sur des balises de mesure en continu et sur l’ensemble du territoire. Ce réseau est en cours de densification autour des sites nucléaires dans la zone de 10 à 30 km autour des INB, ‒ le réseau Hydrotéléray (surveillance des principaux cours d’eau, en aval de toutes les installations nucléaires et avant leur sortie du territoire national) ; ∙ des réseaux de prélèvement en continu avec mesures en laboratoire, comme le réseau de mesure de la radioactivité des aérosols atmosphériques ; ∙ le traitement et la mesure en laboratoire d’échantillons prélevés dans différents compartiments de l’environnement à proximité ou non d’installations susceptibles de rejeter des radionucléides. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2023 161 • 03 • Le contrôle des activités nucléaires et des expositions aux rayonnements ionisants 03 05 15 08 11 04 14 06 07 13 AN 10 02 09 12 01
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