Rapport de l'ASN 2023

L’hadronthérapie est une technique de traitement fondée sur l’utilisation de faisceaux de particules chargées (hadrons dont les protons et les ions carbone), qui permettent d’assurer la délivrance de la dose de façon très localisée lors des traitements et ainsi une réduction du volume de tissus sains irradiés. Selon ses promoteurs, l’hadronthérapie avec des noyaux de carbone serait plus adaptée au traitement des tumeurs les plus radio-résistantes et pourrait permettre plusieurs centaines de guérisons supplémentaires chaque année. La radiothérapie adaptative est une technique de radiothérapie qui prend en compte les mouvements et les déformations des organes et de la tumeur pendant la durée du traitement. Le système de planification de traitement recalcule la distribution de la dose avant chaque délivrance de la fraction de traitement du jour, cette nouvelle distribution de dose est acceptée ou non par l’oncologue-radiothérapeute. Il est possible d’associer en plus un suivi en temps réel (gating) du volume cible pendant la délivrance du traitement. Si le volume cible sort de la fenêtre de tir alors le traitement s’arrête et est repris dès le retour du volume cible à l’intérieur des limites de mouvement tolérées (souvent fixée à ≤ 1 mm). La mise en œuvre de cette technique est encore récente et réservée à quelques centres déjà équipés pour pouvoir réaliser cette technique, même si la tendance est à la hausse. Dans ce contexte, l’ASN a souhaité encourager une démarche d’évaluation de cette nouvelle technique. À cette fin, elle a lancé fin 2023 avec la SFRO et le Conseil national des professionnels oncologues-radiothérapeutes (CNPO) une étude visant à recueillir les données nécessaires à une évaluation à grande échelle avant généralisation de la technique en France. Un comité de pilotage, auquel participent la HAS, la DGS, la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), l’Institut national du cancer (INCa) et l’IRSN, ainsi que la SFRO et le CNPO a été mis en place par l’ASN afin d’assurer la réalisation et le suivi de cette étude dans les règles de l’art de l’évaluation. 2.1.2 Les règles techniques applicables aux installations de radiothérapie externe En raison du débit de dose important lors de la délivrance de la dose au patient, les appareils doivent être implantés dans des salles spécifiquement conçues pour assurer la radioprotection des personnels ; ce sont en fait de véritables casemates (bunker), dont l’épaisseur des parois en béton ordinaire peut varier de 1 à 2,5 mètres. Une installation de radiothérapie se compose d’une salle de traitement incluant une zone technique où se trouve l’appareillage, d’un poste de commande extérieur à la salle et, pour certains accélérateurs, de locaux techniques annexes. La protection des locaux, en particulier de la salle de traitement, doit être déterminée de façon à respecter, autour de ceux‑ci, les limites annuelles d’exposition des travailleurs et/ou du public. Les conditions actuelles de conception de ces locaux ont été revues en 2019. Une étude spécifique pour chaque installation doit être réalisée par le fournisseur de la machine, en liaison avec le physicien médical et le conseiller en radioprotection (CRP). Elle permet de définir les épaisseurs et la nature des différentes protections à prévoir, qui sont déterminées en tenant compte des conditions d’utilisation de l’appareil, des caractéristiques du faisceau de rayonnements, ainsi que de la destination des locaux adjacents, y compris ceux situés à la verticale (au‑dessus ou en dessous de la salle de traitement). Cette étude doit figurer dans le dossier présenté à l’ASN à l’appui de la demande d’autorisation d’utiliser une installation de radiothérapie. En outre, un ensemble de systèmes de sécurité permet de renseigner l’opérateur sur l’état de fonctionnement de la machine (tir en cours ou non) et d’assurer l’arrêt de l’émission du faisceau en cas d’urgence ou d’ouverture de la porte de la salle d’irradiation. Le bunker avec chicane reste la référence, dans la mesure où il permet de réduire le blindage requis à l’entrée des conduits de ventilation et des conduits électriques et offre une meilleure sécurité en cas de perte de motorisation de la porte ou d’enfermement accidentel de personnes. Cependant, si l’exploitant dispose d’un emplacement limité, qui compromet l’installation de l’accélérateur, une chicane réduite, voire l’absence de chicane est envisageable sous certaines conditions restrictives. De plus, l’arrivée de DM autoblindés comme le ZAP-X® permet aux centres d’envisager des conditions d’installation et de fonctionnement différentes de celles existantes dans les services de radiothérapie et ceux pratiquant la radiochirurgie, moyennant le respect des mêmes exigences règlementaires dans les deux types d’installations (voir point 2.1.1). GRAPHIQUE Répartition, par division territoriale de l’ASN, du nombre de centres et d’accélérateurs de radiothérapie externe contrôlés et du nombre de nouvelles autorisations ou de reconductions d’autorisation par l’ASN en 2023 1 Division Strasbourg Division Paris Division Orléans Division Nantes Division Marseille Division Lyon Division Lille Division Dijon Division Châlons-enChampagne Division Caen Division Bordeaux 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 Centres autorisés Accélérateurs Nouvelles autorisations ou reconductions 214 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2023 • 07 • Les utilisations médicales des rayonnements ionisants

RkJQdWJsaXNoZXIy NjQ0NzU=