Rapport de l'ASN 2023

Les appréciations centrale par centrale Les appréciations que l’ASN porte sur chaque centrale nucléaire sont détaillées dans les pages du Panorama régional de ce rapport. En matière de sûreté, les centrales nucléaires de Chinon et du Tricastin se sont distinguées positivement en 2023. Les performances de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly et, dans une moindre mesure, de la centrale nucléaire du Blayais ont été en retrait par rapport aux autres centrales exploitées par EDF. En matière de radioprotection, la centrale nucléaire de Penly se distingue de manière positive. L’ASN considère que les centrales nucléaires de Cattenom, Gravelines, Saint-Laurent-des-Eaux et, dans une moindre mesure, du Bugey ont été en retrait. En matière de protection de l’environnement, les centrales nucléaires de Chooz, Civaux, Penly et Saint-Laurent-des-Eaux se sont distinguées de manière positive. Au contraire, les performances de la centrale nucléaire du Bugey ont été en retrait. Les projets de nouveaux réacteurs En 2023, EDF a achevé les essais de requalification à chaud du réacteur EPR de Flamanville et a préparé sa mise en service. Les travaux de remise à niveau des soudures des circuits secondaires ont été menés avec rigueur, avec une bonne surveillance de la part d’EDF, permettant ainsi d’apporter une confiance dans l’atteinte d’un haut niveau de qualité de réalisation. Plus généralement, l’ASN considère qu’un travail important a été mené depuis plusieurs années permettant d’obtenir un état de finition satisfaisant de l’installation. EDF a transmis en 2023 la demande d’autorisation de création de deux réacteurs EPR 2 sur le site de Penly. L’ASN constate que la conception du réacteur EPR 2 est plus avancée que ne l’était le réacteur EPR de Flamanville au même stade, ce qui est positif. EDF a également transmis à l’ASN un dossier d’options de sûreté pour son projet de petit réacteur modulaire (PRM ou Small Modular Reactor – SMR) Nuward. Les centrales nucléaires en démantèlement et les installations de gestion des déchets LES INSTALLATIONS À L’ARRÊT DÉFINITIF OU EN DÉMANTÈLEMENT Les réacteurs à l’arrêt définitif ou en démantèlement exploités par EDF (Brennilis, Chooz A, Fessenheim, Superphénix, réacteurs de la filière uranium naturel-graphite-gaz – UNGG) n’abritent plus de combustible usé. Les principaux enjeux de sûreté concernent donc le confinement des substances radioactives et la radioprotection. Certaines installations présentent également un risque supplémentaire lié à la présence d’amiante, parfois combiné à la présence de contaminations radiologiques, rendant les conditions d’intervention plus complexes. De manière générale, l’ASN considère que les installations d’EDF en démantèlement ou en phase de préparation au démantèlement sont bien tenues, et que l’exploitant fait preuve d’un bon suivi de ses engagements. Concernant la radioprotection, l’organisation mise en place par EDF dans le cadre des pôles de compétence en radioprotection est satisfaisante. Dans le cadre de ces projets, EDF fait de la réduction des risques dans ses installations une priorité. L’ASN estime que les opérations de démantèlement ou préparatoires au démantèlement des installations, hors réacteurs de la filière UNGG, progressent à un rythme satisfaisant. Des jalons significatifs ont été atteints en 2023 pour ces installations avec notamment la réalisation de la décontamination du circuit primaire du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Fessenheim et la finalisation des opérations préparatoires au démantèlement de l’installation EL4-D (centrale nucléaire de Brennilis). L’ASN sera vigilante concernant la poursuite des opérations de démantèlement des réacteurs d’EDF, notamment les opérations de découpe de la cuve du réacteur de la centrale nucléaire de Chooz A, dont le retour d’expérience doit servir au dimensionnement des opérations similaires pour le démantèlement de la centrale nucléaire de Fessenheim. S’agissant des réacteurs de la filière UNGG, EDF a poursuivi en 2023 les travaux de démantèlement « hors caisson » sur les réacteurs de Saint-Laurent A, Bugey 1 et Chinon A3 dans des conditions de sûreté satisfaisantes, terminant en particulier le chantier de démantèlement des échangeurs de chaleur de Chinon A3. Toutefois, le rythme d’avancement de ces projets est significativement plus lent, et les échéances d’achèvement des opérations de démantèlement envisagées par EDF restent un sujet de préoccupation pour l’ASN. Lors de l’instruction en 2024 des dossiers de démantèlement de ces réacteurs, l’ASN portera une attention particulière à la robustesse de la stratégie de gestion des déchets graphite. Dans le cadre de l’instruction des modifications des référentiels d’exploitation des installations d’EDF, l’ASN note en 2023 le caractère parfois trop générique de ces documents. L’ASN sera donc vigilante à la bonne prise en compte des spécificités de chaque installation dans ces référentiels. LES INSTALLATIONS DE GESTION DES COMBUSTIBLES USÉS ET DES DÉCHETS RADIOACTIFS Concernant ses installations en fonctionnement, EDF procède à de nombreux chantiers de remise à niveau d’équipements de l’Atelier pour l’entreposage du combustible de Superphénix (Apec), ce qui est satisfaisant. L’ASN est particulièrement attentive à la mise en œuvre du plan d’action d’EDF de gestion de l’obsolescence de certains équipements importants pour la protection, en mettant en place un suivi régulier et conjoint avec l’exploitant. Des améliorations sont en revanche attendues dans la gestion des déchets de l’installation de conditionnement et d’entreposage de déchets activés (Iceda). 22 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2023 Les appréciations de l’ASN

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