Rapport de l'ASN 2023

Concernant la protection de l’environnement, l’ASN relève que la situation est en amélioration par rapport à 2022. En particu‑ lier, les moyens mis en œuvre pour éviter le débordement des bassins de décantation des tours aéroréfrigérantes ont permis d’éviter des débordements similaires à ceux survenus les deux années précédentes. L’ASN note une diminution du nombre d’événements significatifs pour l’environnement (ESE), mais considère que l’exploitant doit rester vigilant sur la maîtrise du confinement des pollutions par voie liquide. En matière de santé et de sécurité au travail, les résultats du site sont satisfaisants. L’accidentologie reste maîtrisée, notam‑ ment lors des arrêts de réacteur. Un accident de manutention est survenu lors de travaux sur le pont polaire, pendant l’arrêt du réacteur 1, sans provoquer de blessé. Site du Tricastin Le site nucléaire du Tricastin, situé dans la Drôme et le Vaucluse, constitue un vaste site industriel accueillant la plus importante concentration d’installations nucléaires et chimiques de France. Il est implanté sur la rive droite du canal de Donzère‑Mondragon (canal de dérivation du Rhône) entre Valence et Avignon. Il s’étend sur une surface de 800 hectares répartie sur trois communes, Saint‑Paul‑Trois‑Châteaux et Pierrelatte dans la Drôme, Bollène dans le Vaucluse. Ce site regroupe de nombreuses installations, avec une centrale nucléaire comprenant quatre réacteurs de 900MWe, des installations du «cycle du combustible nucléaire» et une installation qui assurait des opérations de maintenance et d’entreposage, désormais en cours de démantèlement. CENTRALE NUCLÉAIRE DU TRICASTIN La centrale nucléaire du Tricastin est constituée de quatre REP d’une puissance de 900MWe chacun: les réacteurs 1 et 2, mis en service en 1980, constituent l’INB 87 et les réacteurs 3 et 4, mis en service en 1981, constituent l’INB 88. L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire du Tricastin en matière de sûreté nucléaire se distinguent favorablement par rapport à l’appréciation générale des per‑ formances portée sur les centrales nucléaires d’EDF, et que ses performances en matière de radioprotection et protection de l’environnement rejoignent globalement l’appréciation géné‑ rale que l’ASN porte sur le parc nucléaire d’EDF. En matière de sûreté nucléaire, l’ASN estime que les perfor‑ mances de la centrale nucléaire restent satisfaisantes, sans toutefois progresser par rapport à 2022. En matière de main‑ tenance, le deuxième lot de modifications prévues dans le cadre du quatrième réexamen périodique a été intégré de façon satisfaisante au réacteur 1. Pour les trois arrêts de réac‑ teurs réalisés en 2023, l’ASN considère qu’EDF a maîtrisé la réalisation des activités prévues en respectant les exigences de sûreté associées. Des fragilités ont toutefois été constatées sur la rigueur d’exploitation, avec plusieurs événements signi‑ ficatifs en lien avec un défaut d’application des pratiques de fiabilisation des interventions. En matière de radioprotection, l’ASN estime que les perfor‑ mances de la centrale nucléaire sont en légère dégradation. Huit ESR ont été déclarés, contre trois en 2022, et des défauts de maîtrise de la propreté radiologique des chantiers ont été relevés lors des arrêts de réacteur. L’inspection renforcée menée en 2023 a également permis de relever des écarts dans la tenue des installations et la gestion des zones contrôlées. En matière de protection de l’environnement, l’ASN estime que les performances de la centrale se sont améliorées et rejoignent globalement l’appréciation générale portée sur les centrales nucléaires d’EDF. Si plusieurs ESE ont été décla‑ rés en 2023, l’ASN note les efforts réalisés par le site dans ce domaine. Par ailleurs, les décisions de l’ASN encadrant les rejets du site ont été révisées en 2023, notamment pour adapter le programme de surveillance de l’environnement et réévaluer les modalités de contrôle de certaines substances à la suite de modifications des conditions d’exploitation. En matière de sécurité des travailleurs, l’ASN considère que les résultats du site sont satisfaisants et stables par rapport à l’année précédente. L’accidentologie, notamment pendant les arrêts de réacteurs, reste maîtrisée malgré une légère augmentation. Les installations du «cycle du combustible nucléaire» Les installations du « cycle » du Tricastin couvrent principalement les activités de l’amont du « cycle du combustible » et sont exploitées par Orano Chimie‑Enrichissement dénommé «Orano» ci‑après. Le site comporte: • l’installation TU5 (INB 155) de conversion de nitrate d’uranyle UO2(NO3)2 issu du retraitement de combustibles usés en sesquioxyde d’uranium (U3O8) ; • l’usine W (ICPE dans le périmètre de l’INB 155) de conversion d’hexafluorure d’uranium (UF6) appauvri en U3O8 ; • les anciennes installations ex‑Comurhex (INB 105) et l’usine Philippe Coste (ICPE dans le périmètre de l’INB 105) de conversion de tétrafluorure d’uranium (UF4) en UF6 ; • l’ancienne usine Georges Besse I (INB 93) d’enrichissement de l’UF6 par diffusion gazeuse; • l’usine Georges Besse II (INB 168) d’enrichissement de l’UF6 par centrifugation ; • les parcs uranifères du Tricastin (INB 178, 179 et 180) d’entreposage d’uranium sous forme d’oxydes ou UF6 ; Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2023 39 Le panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection • AUVERGNE‑RHÔNE‑ALPES •

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