Arrêts automatiques des réacteurs 2, 3, 4 et 6 de la centrale nucléaire de Gravelines

Publié le 21/08/2025

Centrale nucléaire de Gravelines Réacteurs de 900 MWe - EDF

L’exploitant de la centrale nucléaire de Gravelines a informé l’ASNR des arrêts automatiques des réacteurs 2, 3, 4 et 6, suivi du repli des réacteurs 3 et 4 en application des spécifications techniques d’exploitation(1) (STE). Ces mises à l’arrêt ont été provoquées par l’arrivée massive de méduses dans les tambours filtrants des stations de pompage d’eau de mer utilisée pour les circuits de refroidissement des réacteurs.

La station de pompage de chaque réacteur alimente, d’une part, le circuit de refroidissement des condenseurs et des équipements de la salle des machines liés à la production d’électricité (CRF) et, d’autre part, le circuit d’eau brute secouru (SEC) qui participe au refroidissement de l’ensemble des circuits et matériels importants pour la sûreté de l’installation. La station comprend deux voies indépendantes, protégées par différents dispositifs arrêtant les éléments d’origine naturelle ou humaine présents dans l’eau de mer. Les tambours filtrants et leur système de lavage sont destinés à arrêter les corps flottants ou en suspension de petite taille grâce à des mailles de filtration de quelques millimètres(2).

Le 10 août 2025, quatre des six réacteurs de la centrale de Gravelines étaient en production. Les réacteurs 1 et 5 étaient en arrêt pour maintenance. Depuis la veille, le site était organisé en phase de vigilance par rapport au risque de colmatage lié à la présence de méduses. A partir de 18h, le colmatage des tambours filtrants a entrainé la mise en sécurité successive d’équipements du circuit CRF, conduisant dans un premier temps à abaisser la puissance des réacteurs. Peu avant minuit, les ordres automatiques(3) d’arrêt des réacteurs 2, 3 et 4 ont été émis pour protéger ceux-ci.

Le 11 août 2025 avant 5h, après l’application des consignes incidentelles, les trois réacteurs étaient en arrêt normal avec refroidissement par l’intermédiaire des générateurs de vapeur (AN/GV). Aux environs de 6h15, l’ordre automatique d’arrêt du réacteur 6, dernier réacteur en production, a été émis. Après l’application des consignes incidentelles, le réacteur était en AN/GV à 10h40.

Le 11 août 2025 vers 8h, le niveau du réservoir d’alimentation de secours des générateurs de vapeur(4) du réacteur 3 est devenu inférieur au niveau minimum requis par les STE, ce qui a conduit au repli du réacteur en arrêt normal sur le système de refroidissement du réacteur à l’arrêt (AN/RRA). Vers 14h30, la même situation s’est produite sur le réacteur 4. Les niveaux de réservoir requis par les STE dans le domaine d’AN/GV ont été reconstitués peu avant minuit pour le réacteur 3 et le lendemain vers 8h pour le réacteur 4.

L’ASNR a mené une inspection sur le site le 13 août 2025 dans le but de mieux comprendre la chronologie des événements, de vérifier par sondage l’application des consignes d’exploitation et des procédures de conduite incidentelle et d’examiner l’organisation mise en place pour gérer cette situation et le redémarrage des réacteurs.

Après un nettoyage des tambours filtrants et la mise en place de dispositions spécifiques de surveillance, les réacteurs 6 et 2 ont été redémarrés le 13 août 2025. Le réacteur 4 a redémarré le 20 août 2025. Les activités se poursuivent pour permettre le redémarrage du réacteur 3.

Cet évènement n’a pas eu de conséquence pour les personnes et l’environnement. Les circuits de refroidissement SEC assurant la sûreté des réacteurs sont restés totalement disponibles. Néanmoins, compte tenu des arrêts automatiques de quatre réacteurs et du repli de deux d’entre eux, l’exploitant a déclaré à l’ASNR un évènement significatif pour la sûreté le 14 août 2025. Cet événement a été classé au niveau 0 de l’échelle internationale des événements nucléaires (INES).

(1) Les STE sont un recueil de règles approuvées par l’ASNR qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite des réacteurs associées, notamment la conduite à tenir en cas d’indisponibilité des systèmes requis pour assurer la sûreté des réacteurs.
(2) Chaque voie comprend également un système de grilles fixes et mobiles en amont des tambours filtrants destiné à arrêter les corps de grande dimension. L’entrée du canal d’amenée est protégée par des ouvrages permettant de retenir les hydrocarbures et les plus gros corps flottants.
(3) L’ordre d’arrêt automatique du réacteur conduit, en quelques secondes, à la chute des grappes absorbantes de neutrons dans le cœur et donc à l'arrêt de la réaction en chaîne.
(4) Ces réservoirs servent à l'alimentation en eau des générateurs de vapeur pour évacuer la chaleur fournie par le circuit primaire, pendant les phases de démarrage et d’arrêt du réacteur ou en cas de défaillance de l'alimentation principale.

Voir la lettre de suite d'inspection

Date de la dernière mise à jour : 21/08/2025

Classement de l’incident (INES)

Niveau 0

Écart