Entrée en zone contrôlée d’un salarié sans dosimétrie opérationnelle
Le 21 août 2025, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) un événement significatif pour la radioprotection survenue sur l’INB 71 – Phénix, réacteur nucléaire en cours de démantèlement, relatif à l’entrée en zone contrôlée, à plusieurs reprises, d'un salarié du service de protection contre les rayonnements (SPR) sans sa dosimétrie opérationnelle activée.
La dosimétrie opérationnelle, exigée par l’article R. 4451-33-1 code du travail pour les travailleurs intervenant en zone contrôlée, permet au porteur d’apprécier en permanence le risque d’exposition aux rayonnements ionisants auquel il est exposé. Au CEA, cette dosimétrie est également utilisée dans le cadre de la gestion d’autorisation des accès en zone réglementée, pour les salariés remplissant les conditions d’accès. En plus de la dosimétrie opérationnelle, les salariés portent une dosimétrie à lecture différée, dite passive, qui permet de mesurer a posteriori le cumul de leur exposition, par période trimestrielle.
Les salariés du SPR planifient et réalisent les opérations de surveillance et de contrôle en radioprotection dans les INB. Lors du contrôle hebdomadaire de la dosimétrie des intervenants entrés en zone contrôlée de l’installation la semaine précédente, le chef d'équipe SPR a remarqué qu'aucune dose n'était enregistrée pour un salarié SPR, alors qu'il était en activité durant la semaine du 10 au 15 août 2025. Après investigations, il s'avère que celui-ci est entrée en zone contrôlée sans son dosimètre opérationnel. En effet, il ne remplissait plus les exigences d’accès, et son appareil lui aurait interdit cette entrée.
L’analyse des causes, transmise le 17 octobre 2025, a montré à la fois des causes humaines et le caractère répétitif du non-respect d’une règle de radioprotection pour l’accès en zone contrôlée par une personne garante du respect des règles de radioprotection. L’estimation de la dose reçue par le salarié, réalisée sur la base de l’analyse de ses activités et du débit de dose mesuré dans les locaux objet des vérifications périodiques et rondes de radioprotection, conclut à une valeur faible, sans conséquence sur sa santé. Cette évaluation sera à recouper par l’exploitation de sa dosimétrie passive.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement. Toutefois, compte tenu du caractère répété du non-respect d’une règle d’entrée en zone contrôlée par un agent référent en matière de respect des règles de radioprotection, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité), à la suite de l’analyse détaillée des causes de l’événement.
L’exploitant a réalisé, auprès des intervenants sur l’INB 71 – Phénix, un rappel sur les règles d’accès en zone et des bonnes pratiques à suivre en matière de radioprotection pour fiabiliser l’application de celles-ci.
Date de la dernière mise à jour : 23/10/2025
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie